L’agriculture biologique est soumise à quelques tensions. Certains sont pour et d’autres sont en retrait. On vous en dit plus !
Est-ce qu’un jour, nous aurions pensé parler de l’agriculture biologique en ces termes ? Et bien, non !
C’est vrai, l’agriculture bio devrait être la normalité.
Les produits avec intrants, pesticides chimiques en tout genre devraient être estampillés dès lors qu’ils contiennent des substances néfastes ?
La réalité est tout autre, car elle est managée de main de maître par les industriels et gros distributeurs qui vont jusqu’à sponsoriser des articles de presse sur le déclin du bio.
A chacun sa perception de l’agriculture et des produits bio, alors nous allons tenter de vous donner quelques axes de réflexion.
Un peu d’histoire
Tout s’est décidé au sortir de la Première Guerre Mondiale. En effet, la production agricole manque de main d’œuvre dans la population rurale. Il s’agit de trouver un moyen de produire de façon intensive à grand renfort de subventions. Mécanique et chimie deviennent les deux mamelles de cette nouvelle agriculture. Tout ce qui a été testé pendant les guerres trouve son intérêt dans l’agriculture. En parallèle l’élevage bénéficie des remèdes testés sur les blessés de guerre. L’antibiotique fait son entrée dans les étables. Plus d’animaux pour plus de viande, avec la promesse d’un steak dans son assiette pas uniquement les jours de fête.
Pour nourrir ces bêtes, on lance un grand plan d’optimisation de production de céréales. Adieu jachère et autres précautions. Et oui, rentabilité et productivité sont le nouveau langage de l’agriculture. Pour cela, surfaces plus grandes, remembrement et perte sèche de biodiversité ! Le métier d’agriculteur rime avec pollueur. Pesticides, pétrole, herbicides, fongicides, insecticides font partie de sa panoplie. Pollution des nappes phréatiques, des rivières, des océans et de la planète change le paysage.
On vous parlera plus tard d’une couche supplémentaire introduite avec le développement de la Grande Distribution qui a un rôle délétère sur le modèle agricole.
L’histoire veut qu’il y ait aussi des personnes plus sensées qui refusent ce nouveau monde.
Et, c’est finalement ainsi qu’est née l’agriculture biologique.
A propos de l’Agriculture Biologique
Visiblement, tout part du consommateur, car c’est lui, qui au travers de ses gestes d’achat, cautionne ou non un système.
Et cela n’est pas réservé aux bobos des villes !
Santé, valeurs nutritionnelles, local, anti-gaspillage, préservation de l’environnement, origine, sans chimie et aussi emploi sont le nuage de mots qui accompagnent une façon de consommer.
Et c’est comme cela que dans les années 90, des labels comme celui de l’Agriculture Biologique sont nés. Pour obtenir ce label, il s’agit d’avoir l’agrément d’un organisme certifié. Il faut évidemment répondre à un cahier des charges.
Malheureusement, et même si la progression des agriculteurs vers le bio est en augmentation significative, les exploitations labellisées ne représentent qu’à peine 10% des fermes.
C’est dingue de penser qu’il faut obtenir un label bio pour justifier de pratiques plus vertueuses !
Les avantages de l’Agriculture Biologique
- La santé des humains et des animaux préservés
- La préservation de la planète
- Le développement de la biodiversité
- Le respect du bien-être animal
- Un goût plus authentique des fruits et légumes bio
- Une économie en eau
- Le développement d’emplois (trois fois plus qu’en conventionnel !)
- Une baisse des transports
Globalement et en toute logique, il n’y pas que des bienfaits dans une production en Agriculture Biologique. Malgré tout, c’était sans compter sur la force des lobbies industriels et distributeurs.
La politique agricole commune aux pays européens a son lot d’approximations.
Cela conduit à dénaturer ou mettre de la porosité dans le label bio.
Floraison de labels en tout genre afin de perdre le consommateur qui en parallèle demande davantage de transparence.
Au point que Bio et intensif riment ! Dur à avaler, et c’est pourtant bien le cas.
Les inconvénients de l’Agriculture Biologique
- Une limitation des rendements qui le rend encore un peu cher si on l’achète en grande surface même en importation de pays où le label est quelque peu détourné.
- Une charge de travail plus importante pour le producteur. On parle d’une personne par hectare en maraîchage biologique alors qu’en conventionnel, c’est une personne pour trois hectares. Si l’on enlève la mécanisation moteur, c’est encore plus.
- Un coût pour les producteurs peu enclin à se plier à la méthodologie de la certification. Coût pour se justifier de bonnes pratiques alors que l’on a toujours fait comme cela depuis plusieurs générations… n’est-ce pas un comble ? Coût financier de la certification. Saluons, au passage, l’état français qui préfère subventionner de grosses fermes plus polluantes et dépendantes de cercles peu vertueux.
- En cas de maladies, les produits de synthèse sont plus radicaux à éliminer les gènes pathogènes. L’Agriculture Biologique demande un savoir-faire certain quant aux méthodes de traitements naturelles. Les cultures ne sont pas plus sensibles aux maladies mais l’apparition de pathologies a des conséquences importantes.
En conclusion
Si l’Agriculture Biologique a le vent en poupe depuis plusieurs années, cela est dû à une volonté conjointe des producteurs qui s’installent, des artisans qui transforment et d’un public de plus en plus conscient des intérêts à prendre soin de tout l’écosystème.
Malgré tout, les lobbies en tout genre s’acharnent à laisser croise que le modèle n’est pas viable. La démultiplication de labels et la promotion du « local » pour noyer le poisson sont de la partie.
Source : biotoutcourt.com